Bob Morane T053 Le Masque Bleu by Vernes Henri

Bob Morane T053 Le Masque Bleu by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: Marabout
Publié: 1962-06-14T23:00:00+00:00


Chapitre VII

Comme l’avait dit Dewana, le camp des soldats, auxquels venait souvent rendre visite le Masque Bleu, était installé au fond d’une vallée et se composait, en tout, de deux longues maisons à la mode dayak, entourées d’une palissade. De cette façon, ce camp, même vu d’avion, avait toutes les apparences d’un kampong indigène.

Profitant des dernières ténèbres nocturnes, Dewana avait conduit ses compagnons jusqu’à une sorte d’étroite faille creusée sur une des crêtes de la vallée, et du fond de laquelle on pouvait observer le campement sans courir le risque d’être aperçu.

L’aube se leva, puis le soleil, émergeant de derrière les montagnes, monta dans le ciel. C’est alors que Dewana, pointant le doigt vers l’une des cases, souffla :

— Regardez… Un homme blanc sort…

Une silhouette était en effet apparue à la porte de la longue maison. Elle descendit l’échelle et se dirigea vers une grande auge, sans doute remplie d’eau, située à proximité de la palissade.

L’homme était vêtu seulement d’un pantalon et d’une chemise, mais la lumière du soleil, encore trop bas, n’éclairait pas suffisamment l’intérieur du camp pour qu’il fût possible de se rendre compte avec précision s’il s’agissait ou non d’un Blanc.

Selon toute probabilité, l’eau contenue dans l’auge était destinée aux ablutions, car l’homme se dépouilla de sa chemise, dénudant un torse à la peau d’une évidente pâleur.

— Aucune erreur, murmura Bob. C’est bien un Blanc…

— Et qui n’a pas l’habitude de prendre des bains de soleil encore, compléta Ballantine.

D’autres hommes sortirent des cases, pour se diriger vers l’auge et s’y laver. Morane et son compagnon en dénombrèrent une trentaine, tous d’origine européenne. Quand ils eurent pris leurs ablutions, ils regagnèrent les cases, pour en ressortir, un quart d’heure plus tard, porteurs de vêtements militaires.

— Des uniformes britanniques ! s’exclama Bill d’une voix étouffée. Dewana a dit vrai…

— Nous ne pouvons en douter, fit Morane. Il y a là quelque chose qui nous échappe…

— Si vous voulez mon avis, commandant, tout cela sent le roussi. Nous avons eu tort d’accepter cette mission, car Lord Lister Drake semble nous avoir lancés dans une aventure truquée depuis A jusqu’à Z, et dont nous risquons fort de faire les frais. Je propose de tout laisser tomber et de regagner la côte dare-dare… Nous aurons fait un beau voyage…

Mais Morane secoua la tête.

— Non, Bill… Il se passe des choses pour le moins étranges ici, et j’aimerais en avoir le cœur net… Si tu veux regagner Kuching seul…

Le géant poussa un grognement.

— Vous savez bien que je n’en ferai rien. J’ai l’habitude d’aller là où vous allez, même si un jour vous devez nous conduire droit en enfer… Je voudrais cependant vous faire remarquer que votre maudite curiosité nous a déjà joué plus d’un mauvais tour…

Bob ne répondit pas. Dans le camp, les soldats s’étaient réunis autour de grandes et grossières tables pour prendre leur repas du matin. Ils parlaient à haute voix, et si les sons parvenaient jusqu’à Morane et ses compagnons, ils n’étaient pas assez nets pour qu’il fût possible de distinguer la langue employée.



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